Quand on parle de santé, de quoi parle-t-on ?
La santé selon l'OMS est « un état complet de bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'invalidité.»
La charte d'Ottawa vient préciser cette définition « Plus qu'un état, la santé est une ressource et un processus dynamique et global qui doit permettre à chaque individu d'identifier et de réaliser ses ambitions satisfaire ses besoins et évoluer avec son milieu ou s'y adapter. »
La santé est donc perçue comme une ressource de vie quotidienne et trois grands concepts émergent de cet élargissement de la définition de la santé. Il s'agit de la prévention, de la promotion de la santé et de l'éducation pour la santé.
La prévention : concept en miroir de la maladie
La prévention comprend des mesures qui visent à empêcher l'apparition de la maladie, à arrêter sa progression et à en réduire les conséquences.
Selon l'OMS, il existe trois niveaux de prévention :
- Prévention primaire : vise à empêcher l'apparition d'une maladie. Cela concerne la vaccination par exemple.
- Prévention secondaire : vise à stopper ou à retarder l'évolution d'une maladie et ses effets par le dépistage précoce et un traitement approprié.
- Prévention tertiaire : qui vise à réduire le risque de rechute et de chronicité, au moyen d'une réadaptation efficace, par exemple.
La promotion de la santé
La promotion de la santé est le processus permettant aux individus de mieux maîtriser les déterminants sociaux, environnementaux et économiques de la santé, tout en sensibilisant l'ensemble des acteurs et actrices aux enjeux de santé publique. Elle cherche à renforcer les capacités d'agir des personnes (empowerment) en soutenant leurs compétences et en développant des milieux de vie favorables à la santé.
La responsabilité de la promotion de la santé s'étend ainsi au-delà du seul secteur de la santé et du soin pour inclure le bien-être et un environnement propice. C'est-à-dire qu'il faut agir sur les déterminants de la santé.
Le revenu, l'éducation, l'emploi, l'insécurité alimentaire, le logement, les réseaux de soutien social, l'exclusion, habitudes de vie, aptitudes des personnes, accessibilités aux soins etc sont d'autant de déterminants de la santé et pour lesquels les professionnels de l'Escale à leurs niveaux agissent pour les personnes concernées.
L'éducation à la santé
La troisième idée dans cette définition est ce que l'on appelle de façon générale l'éducation à la santé. Ce sont des actions visant à renforcer d'une part les aptitudes et les capacités des individus, et d'autre part, comme on l'a vu à l'instant, des mesures qui visent à changer la situation sociale, environnementale et économique.
Des déterminants clés sont définis dans l'éducation à la santé c'est ce que l'on appelle le niveau de littéracie en santé des individus : prendre des décisions concernant sa santé nécessite d'avoir la connaissance, les compétences, la motivation à :
- Accéder à l'information sur la santé
- Comprendre l'information sur la santé et lui donner un sens
- Évaluer et interpréter l'information
- Et ensuite utiliser l'information en vue de prendre des décisions concernant leur santé.
Les professionnels endossent un rôle essentiel à l'accès aux droits : information, orientation, accompagnement... Mais c'est aussi important de soutenir et former les professionnels dans le développement et l'exercice des compétences psychosociales de leur public car cela constitue un levier à l'accès aux droits en santé (pouvoir défendre ses droits, oser dire ce qu'on ne comprend pas lors d'une consultation avec son médecin, savoir demander de l'aide, savoir s'orienter…).
Aussi à notre niveau il est important de mobiliser et former les professionnels sur les notions de littéracie en santé et sur le développement des compétences psychosociales des personnes accueillies ou accompagnées.
Ces définitions montrent que la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur de la santé mais concerne tous les sujets et tous les professionnels.
La santé est donc l'affaire de tous.